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    P    O    E    M    E    S

Danser rime avec jouer.

Ecrire rime avec jouir, fuir et mourir.

Danser rime avec aimer, avec chanter,

Ecrire rime avec haïr.

Danser rime avec arriver et Ecrire rime avec partir.

Mais écrire rime avec sourire quand Danser rime avec pleurer.

Danser rime avec crier mais Ecrire ne rime pas avec se taire.

Ecrire rime avec s’ouvrir, Danser avec se fermer.

Ecrire rime avec souffrir, Danser avec libérer.

Ecrire rime avec s’offrir, Danser avec se donner.

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Quand tu auras aimé à te dissoudre en l'Infini

Quand tu auras dansé jusqu'au crépuscule de l'aube

Quand tu auras vu le frère dans l'Inconnu

Quand tu auras vu la sœur dans l'Inconnue

Quand tu auras parcouru le premier pas qui nous sépare

Tu sauras ce que c’est de vivre.

 

Quand tu auras pleuré toutes les rivières de ton corps

Quand tu auras voyagé au centre de ton cœur

Quand tu auras goûté à chaque sourire d'enfant

Quand tu auras ouvert les yeux dans la nuit

 Tu sauras ce que c’est la vie.

 

Quand tu auras couru à t'en faire exploser les poumons

Quand tu te seras abandonné à la mort,

Quand tu auras réalisé tous tes rêves,

Tu sauras ce que c’est d’avoir vécu.

On s’abrite, de la chaleur, des orages, du temps qu’il fait

On s’évite, on n’sait plus ce qui se fait.

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On s’abrite des regards qui nous jugent et parfois même de ceux qui ne nous jugent pas mais on ne le sait pas car [on s’abrite].

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On met nos cœurs et nos peaux à l’abri sous des manteaux et tant de couches qu’on finit par disparaître, on s’abrite et, peut-être, qu’un jour on se mettra à l’abri [de soi-même], on ne saura plus ce que l’on aime, on n’saura plus qu’on est les mêmes.

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On s’abrite, on s’abrite.

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Quand il fait chaud ou bien trop froid, c’est dans les maisons qu’on s’enferme. On ne sort pas on n’ouvre pas, on s’abrite et puis voilà.

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On s’abrite à outrance pour ne pas ressentir l’eau de la pluie nous rendre humides et perméables, perméables à l’évidence qu’on n’y peut rien, que nos frères et sœurs sont humains.

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On s’abrite pour ne pas ressentir le feu du vent du désert nous brûler, nous rendre cendres et éphémères.

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On s’abrite de l’amour comme on s’abrite de la mort parce que les deux nous font si peur : elles portent en elles l’irrationnel.

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On s’évite parce qu’on a peur que l’autre nous voit, tel que l’on est ou tel que l’on n’est pas, on s’évite.

Sous les auvents et les toits, sous les chapiteaux. Derrière les rideaux. Derrière les portes et sous les verrous. Sous les mensonges, à soi ou aux autres, sous les masques. Derrière les Murs. On s’abrite.

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On s’abrite de la nuit en allumant la lumière.

On s’abrite de la vie de mille et une manières.

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